Détails sur : Comme le vent (Come il vento)

Comme le vent
Le 11 octobre à 18h45

 

Synopsis

Armida Miserere est l’une des premières femmes directrices de prison d’Italie. Régulièrement menacée de mort, elle n’a pas froid aux yeux et impose son autorité tout en s’appliquant à faire respecter les droits des détenus. À la fois forte et fragile, pugnace et sensible, elle rêve aussi d’une vie familiale sans histoire.

Sa vie bascule le jour où son mari se fait brutalement assassiner par la mafia. Désormais sans attache, elle accepte la direction de prisons parmi les plus dures d’Italie, sans jamais renoncer à sa quête de vérité et de justice.

 

La vie d’Armida Miserere

C’était une femme animée par son sens de la justice et par sa douleur intérieure, une femme qui a vécu et qui est morte pour son travail. Armida est toujours tendue, nerveuse. Intelligente, ironique et amicale, elle est aussi inflexible, moralisatrice et justicière. Son regard vivant, intense et communicatif inspire le respect. En elle se conjuguent la capacité à agir rapidement et décidément, et un caractère doux et réfléchi.

Elle aime sans réserve, sans compromis, elle demande et donne la vérité, et ne pardonne pas les hypocrisies. Elle aime les arts, la photographie, le théâtre, le cinéma et, par-dessus tout, la lecture. Elle lit énormément et écrit aussi, avec goût et maîtrise, des lettres et des journaux intimes, voire parfois des dialogues imaginaires ou des passages d’autobiographie. Elle s’est spécialisée en criminologie parce qu’elle voulait connaître l’homme à fond, sonder les mystères de l’âme humaine qui peuvent mener à des crimes affreux, et c’est en prison, institution obscure et perverse s’il en est, qu’elle s’est retrouvée à exercer ses compétences.

Il ne semble pas que ce soit son travail qui l’ait fait plier, mais plutôt l’impossibilité de réaliser ses rêves sentimentaux. Armida cherche l’amour : après quelques relations insatisfaisantes, elle a finalement la chance de rencontrer Umberto Mormile, avec qui elle s’épanouit : un homme à la hauteur à la fois de ses exigeantes demandes d’attention et d’éthique, et avec lequel elle partage autant des intérêts intellectuels que la passion. Cette idylle se rompt un matin de 1990, lorsqu’Umberto est assassiné. Par la suite, Armida cherchera à tomber à nouveau amoureuse, mais elle n’arrivera jamais véritablement à se passer de lui, comme en témoigne finalement son geste de rage et d’amour : à côté de son corps et de la lettre qu’elle laisse, gisent des photos d’Umberto.

 

Réalisateur : Marco Simon Puccioni

Diplômé d’architecture à Rome et de réalisation cinématographique à Los Angeles (CalArts), il réalise d’abord plusieurs courts- métrages et des documentaires qui témoignent déjà d’un fort intérêt pour les thématiques sociales.

Son premier long-métrage, Ce que tu cherches (Quello que cerchi), sorti en Italie en 2002 et parrainé par Nanni Moretti, est accueilli par la critique comme l’un des meilleurs premiers films des dernières années. En 2007, son second long-métrage Riparo (L’abri) est l’unique film italien de la section Panorama au 57ème Festival de Berlin. Le film, qui réunit Maria de Medeiros, Antonia Liskova, et le jeune Mounir Ouadi, a remporté de nombreuses récompenses dont le Grand Prix du Festival de cinéma italien d’Annecy.

Marco Simon Puccioni revient ensuite au documentaire avec La couleur des mots (Il colore delle parole, Festival de Venise 2009), autour du poète africain Teodoro Njock Ngana, puis Avant tout (Prima di Tutto, 2012), forme d’auto-documentaire faisant partie du projet Mon voyage pour te rencontrer (My jouney to meet you), sur les familles homoparentales.

Note du réalisateur

Il y a dix ans, au moment de Pâques, lorsque j’ai appris la nouvelle du suicide d’Armida Miserere, directrice de la prison de haute sécurité de Sulmona, j’ai tout de suite eu envie de raconter son histoire. J’avais été très frappé par l’histoire de cette femme propulsée dans l’une des institutions les plus machistes et les plus oppressantes de la société. Sans renoncer à sa féminité, elle réussissait à imposer son autorité aux détenus, et à établir des relations de camaraderie – parfois d’amour – avec ses collègues.

Je voulais aussi comprendre comment et pourquoi cette fibre, apparemment si solide, en était venue à se rompre. En enquêtant sur sa biographie, j’ai découvert que, treize ans plus tôt, son grand amour, Umberto Mormile, avait été tué par la ‘Ndrangheta, apparemment parce qu’il ne s’était pas laissé acheter. La vérité est sans doute plus complexe que celle qui est apparue au procès, mais le but du film n’était pas de démêler cette vérité.

Mon intention n’était pas non plus de célébrer une vie héroïque, mais plutôt d’enquêter sur la vie d’une femme commune, forte et fragile à la fois, totalement immergée dans la lutte pour une justice juste. Une femme d’Etat capable d’un geste extrême qui a autant touché ceux qui l’aimaient que ceux qui la détestaient, un geste qui est à la fois un sacrifice d’amour et une vengeance.

Quand, le 19 avril 2003, Armida a choisi de s’ôter la vie, elle a décidé de jeter littéralement son corps dans la bataille contre ceux qui, vivants mais déjà morts en dedans, ont brisé ses rêves. Elle a ainsi démontré que seul celui qui vit peut mourir et, comme le vent, continuer à vivre libre.

L’intérêt du projet réside pour moi dans le parcours humain du personnage principal, apparemment contradictoire : elle avait la réputation d’une femme « dure », mais durant toute sa vie elle a essayé de maintenir vivant son côté le plus humain, le plus féminin. C’est pour cette raison que j’ai cherché, encore plus que pour mes précédents films, un style simple, qui laisse de l’espace à la vérité du personnage, entre le film engagé et l’histoire d’amour, mêlant l’intime et le sentimental à l’aspect social.

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