Geronimo
Le 12 octobre à 19h00
Synopsis
Sud de la France.
Dans la chaleur du mois d’août, Geronimo, une jeune éducatrice veille à apaiser les tensions entre les jeunes du quartier Saint Pierre.
Tout bascule quand Nil Terzi, une adolescente d’origine turque s’échappe de son mariage forcé pour retrouver son amoureux, Lucky Molina, un jeune gitan.
Leur fuite met le feu aux poudres aux deux clans. Lorsque l’affrontement éclate en joutes et battles musicales, Geronimo va tout tenter pour arrêter la folie qui embrase le quartier.
Réalisateur : Tony Gatlif
Tony Gatlif passe son enfance à Alger avant de se rendre en France dans les années 60. Il y connaît un parcours chaotique et finit par atterrir dans une maison de redressement (une expérience qui va lui servir pour l’écriture de son premier scénario : La Rage au poing). La journée, il passe son temps au cinéma. En 1966, il fait une rencontre déterminante : il se rend dans la loge de Michel Simon après l’une de ses représentations. L’acteur lui écrit une recommandation pour son imprésario. Le jeune homme suit ensuite des cours d’art dramatique à Saint-Germain-en-Laye où il apprend ses textes en phonétique. Après avoir joué dans des pièces de théâtre, il réalise son premier film en 1975, La Tête en ruine. Il enchaîne avec La Terre au ventre qui a pour toile de fond la guerre d’Algérie.
A partir de 1981, le cinéaste commence à traiter son thème de prédilection : il tourne en Espagne Corre gitano, le premier film qui revendique la condition gitane. Il réalise ensuite une trilogie sur ce peuple au destin mouvementé. Le premier volet évoque un groupe de gitans sédentarisés en banlieue parisienne : Les Princes (1983), titre qu’il reprendra pour fonder sa propre société de production Princes films. Il enchaîne avec un voyage à travers l’Andalousie, l’Egypte, la Roumanie, la Hongrie et la France, Latcho Drom, un hymne à la musique tsigane très remarqué à Cannes. Le dernier film de sa trilogie est Gadjo Dilo avec Romain Duris et Rona Hartner, révélée par le film. Le couple se retrouve en 1998 pour Je suis né d’une cigogne.
Tony Gatlif retrouve Romain Duris avec Exils, un retour sur la terre de son enfance, l’Algérie. Le film a par ailleurs remporté le Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2004. Il revient sur la Croisette en 2006 avec Transylvania, présenté en clôture du festival. Il faut ensuite patienter quatre ans avant de voir Tony Gatlif présenter un nouveau film : Liberté, qui offre à Marc Lavoine le rôle d’un “Juste” qui s’évertue à protéger un groupe de tziganes durant la Seconde Guerre mondiale. En 2012, le réalisateur abandonne le monde des gitans pour se consacrer à Indignados, un film documentaire sur l’Europe des Indignés, ces manifestants qui se rassemblent contre les injustices de la société.
Il retrouve l’univers des gitans en 2014 avec Geronimo, dans lequel il fait essentiellement jouer des acteurs inexpérimentés. Rythmé par la danse, le film traite de thèmes liés au monde de la rue, dans lequel des jeunes cherchent la liberté. Un film engagé, dont le réalisateur puise l’inspiration dans son histoire personnelle.
Anecdotes de tournage
Geronimo est un film hommage : arrivé en France en 1962, Tony Gatlif fit un détour dans une maison de correction, où il rencontra des éducateurs de rue. Ayant beaucoup appris d’eux, il a voulu leur rendre hommage avec ce film. Le metteur en scène a d’ailleurs repris contact avec l’un d’entre eux pour enrichir son scénario.
Tony Gatlif prit beaucoup appui sur son histoire personnelle dans ce film. Outre la présence des gitans (dans tous ses films) et des éducateurs, il s’inspira de l’expérience de son frère, marié contre son gré, pour raconter l’histoire de Nil. Traumatisé par cet évènement, Tony a quitté la maison familiale, alors âgé de 21 ans, pour échapper à ce destin. Raconter cette fuite au cinéma est sa manière de s’engager contre “cette pratique d’un autre temps”.
Dans les premières ébauches du scenario, Geronimo était un homme. Mais Tony cherchait de l’originalité et souhaitait donc une femme dans le rôle du sauveur. Il garda quand même le prénom Geronimo, pour sa symbolique. Pour élaborer le personnage de Geronimo, Gatlif s’est inspiré d’une chanteuse de 25 ans, qu’il a rencontrée en Andalousie lors du tournage de Latcho Drom. Il s’agissait d’une femme libre et indépendante, au caractère fort, qui était respectée et adulée de tous.
Tony Gatlif a choisi des acteurs non professionnels pour jouer la plupart des personnages, dans le but d’avoir un jeu authentique et spontané.
Comme pour Transylvania, Tony Gatlif donnait le texte aux acteurs la veille au soir du jour de tournage, pour conserver l’authenticité du jeu.juste et belle, émise par André Bazin : « le cinéma est une fenêtre ouverte sur le monde ».
Le tournage dura 8 semaines, pendant lesquelles Tony Gatlif s’offrit beaucoup de libertés de mise en scène. Il privilégia les grands espaces, et filma caméra à l’épaule, à 360°, sans limite spatiale.
Très influencé par la musique, le réalisateur utilisa la technique du “Mickeymousing” pour rythmer les scènes de bagarres. Chaque objet et morceau du décor correspondent à un instrument préalablement enregistré. Equipés d’une oreillette, les acteurs suivirent le rythme de la musique pour faire leurs mouvements.
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