Détails sur : le Procès de Viviane Amsalem

Le Procès de Viviane Amsalem
Le 12 octobre à 10h00

Synopsis
Viviane Amsalem demande le divorce depuis trois ans, et son mari, Elisha, le lui refuse.
Or en Israël, seuls les Rabbins peuvent prononcer un mariage et sa dissolution, qui n’est elle-même possible qu’avec le plein consentement du mari.
Sa froide obstination, la détermination de Viviane de lutter pour sa liberté, et le rôle ambigu des juges dessinent les contours d’une procédure où le tragique le dispute à l’absurde, où l’on juge de tout, sauf de la requête initiale.

Réalisateurs : Ronit et Shlomi Elkabet

Ronit : Filmographie (auteure et réalisatrice)
2014 – LE PROCÈS DE VIVIANE AMSALEM • 2008 – LES SEPT JOURS • 2004 – PRENDRE FEMME

Shlomi : Filmographie
2014 – LE PROCÈS DE VIVIANE AMSALEM • 2011 – TÉMOIGNAGE 2010 – THE RAN FOUR, série télévisée, 15 épisodes 2008 – LES SEPT JOURS • 2004 – PRENDRE FEMME

PRENDRE FEMME
Prix de la Critique pour le Meilleur Film et Prix du Public à la Semaine de la Critique de la Mostra de Venise, 2004

LES SEPT JOURS
Ouverture de la Semaine de la Critique Festival de Cannes, 2008

TÉMOIGNAGE
Venice Days 2011 Film de clôture, FIPA 2012

Propos des réalisateurs (morceaux choisis)
Pour nous, mettre en scène un procès passait par la question de savoir comment un homme, une femme sont définis face à la Loi, face au tribunal, et les uns par rapport aux autres. Du coup, une décision assez extrême s’est imposée : ne jamais filmer du point de vue d’un réalisateur qui observe, mais uniquement de celui des protagonistes. La caméra est toujours positionnée du point de vue d’un des personnages, qui regarde un autre personnage. Celui qui n’est pas regardé n’est pas visible. Nous, les réalisateurs, nous ne racontons pas notre histoire en imposant un point de vue unique sur l’histoire, mais par le prisme varié des personnes présentes dans l’espace devant nous. Un point de vue subjectif dans un lieu supposé objectif.
À chacun sa vérité. Mais nous jouons aussi sur les niveaux de langage : la langue profane versus la langue sacrée. La comédie versus la tragédie. Au tribunal, le niveau de langage soutenu apporte une étrangeté lorsqu’il est utilisé pour évoquer des faits quotidiens au Tribunal. Une étrangeté presque méprisante pour les membres de la communauté qui s’y expriment. D’ailleurs, nous avons aussi utilisé cette distorsion pour le jeu des acteurs : le niveau de langage soutenu du tribunal les a contraints à une gestuelle particulière derrière laquelle ils ont pu s’abriter. Ce qui nous a aussi beaucoup guidés pendant l’écriture et la création des personnages, c’était de produire de la compassion. Malgré la rigueur de cette loi, administrée par des rabbins qui peuvent sembler inhumains, nous avons voulu voir ces moments où ils cèdent à un peu plus d’humanité, où l’on peut repérer leur désarroi, conscients que cette affaire aurait pu les concerner eux-mêmes, leur femme, leur fille, leur voisine, leur tante.
L’essence même de cette histoire est tragique. Son déroulement est absurde et parfois ridicule. La drôlerie vient de ce contraste. L’existence de cette loi est absurde : une loi religieuse qui s’impose à tous, religieux comme laïques. Nous-mêmes, nous n’arrivons pas à croire qu’en 2014, dans notre société apparemment démocratique, une femme puisse être considérée comme la propriété de son mari. Et puis il y a quelque chose d’absurde dans cette obstination des juges rabbiniques à gagner du temps, à repousser les débats, à déboussoler la plaignante pour qu’elle renonce à sa volonté, et ainsi à « sauver » encore un autre foyer juif de la « catastrophe ».
Tous les faits et traits de caractères sur lesquels nous nous appuyons sont vraisemblables. Viviane, l’héroïne de notre trilogie, est autant inspirée d’éléments de la vie de femmes qui nous entourent que de celle de notre mère, qui n’a jamais mis les pieds dans un tribunal rabbinique, et n’en n’a jamais exprimé le désir, même si elle a pu y penser.
Ce film n’est pas seulement l’histoire de Viviane mais il est une métaphore de la condition de ces femmes qui se voient comme « emprisonnées à perpétuité » par la loi.  « Le Procès… », par conséquent, représente la condition des femmes à travers le monde, partout où – parce qu’elles sont femmes – elles sont regardées par la loi et par les hommes comme inférieures aux hommes.

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