« C’est un film sur Le Caire, sur le passé et le futur qui s’entrechoquent, sur ceux qui sont broyés. Trois jours avant le tournage, les services de sécurité égyptiens ont fermé le plateau. Nous avons dû déménager à Casablanca. J’étais dévasté. Et puis j’ai pensé à Fellini et AMARCORD. Les habitants de Rimini étaient tous persuadés de reconnaître ici une rue, là une maison, et pourtant rien n’avait été tourné dans la ville natale du maestro, tout avait été fait en studio à Cineccita.
Mais pour recréer une ville, faut-il encore saisir son âme. J’ai voulu recréer les splendeurs du Caire à la fois dystopique et futuriste. Des contrastes forts, pas de noir et blanc, plutôt du noir et jaune. Je n’ai pas souhaité raconter une histoire, mais emmener les spectateurs en voyage. Pas une de ces visites organisées où l’on ne descend jamais du bus. Ici nous faisons des arrêts, nous mangeons dans la rue, quitte à être ensuite malades.
Ce qui compte ce n’est pas ce qui arrive mais comment ça arrive. Noureddine est notre guide, un prince de la ville. Vous apprendrez avec lui l’art de la corruption, les codes du milieu, la bonne attitude à avoir en fonction de son interlocuteur. Et puis il y a l’argent qui passe de main en main, les petits gestes à connaître. Vous apprendrez la beauté du pouvoir et la laideur de la vérité.
LE CAIRE CONFIDENTIEL est une fiction sans cesse rattrapée par le réel. Et même si cela m’effraie, j’avoue que c’est aussi pour ça que je fais du cinéma : pour que mes rêves deviennent réalité. »