La belle Jeunesse, film d’ouverture de l’édition 2014

A une semaine du lancement du festival, nous vous proposerons chaque jour des informations complémentaires concernant les films programmés, tirées des dossiers de presse officiels de chacun d’eux.

La belle Jeunesse
Le 10 octobre à 21h

Synopsis
Natalia et Carlos sont deux jeunes amoureux de 20 ans qui se battent pour survivre dans l’Espagne actuelle. Leurs ressources limitées les empêchent d’évoluer comme ils le souhaiteraient. Ils n’ont pas de grandes ambitions parce qu’ils n’abritent pas de grandes espérances. Pour gagner un peu d’argent, ils décident de tourner un film porno amateur. La naissance de leur fille, Julia, sera le principal moteur de leurs changements.

Réalisateur : Jaime Rosales
Après avoir suivi des études de commerce à ESADE, il étudie le cinéma au sein de la prestigieuse École Internationale de Cinéma et Télévision de San Antonio de los Baños (Havane), puis à l’Australian Film Television and Radio School (Sydney). Avec sa maison de production Fresdeval Films, depuis l’année 2000, il a développé la totalité de ses projets comme réalisateur. Ses films parlent de notre incapacité à communiquer, de la complexité de l’univers familial et de l’irruption imprévue de la violence dans la vie quotidienne. Infatigable explorateur des possibilités que peut offrir le support audiovisuel, les films de Jaime Rosales reflètent le grand intérêt du réalisateur pour trouver de nouvelles formes expressives éloignées des conventions habituelles du langage cinématographique.
Filmographie
Rêve et silence Festival de Cannes 2012. Quinzaine des Réalisateur
La soledad Festival de Cannes 2007. Un Certain Regard
Les heures du jour Festival de Cannes 2003. Quinzaine des Réalisateurs Prix FIPRESCI de la critique internationale

Note du réalisateur
Dans ce film, Ingrid Garcia-Jonsson a été fondamentale. Pas seulement parce qu’elle est l’actrice principale, mais aussi parce qu’Ingrid a donné le ton interprétatif à tous les autres. Pour interpréter le personnage de Natalia, je cherchais une actrice qui possède un vaste spectre interprétatif. Une actrice de caractère, qui pourrait donner de nombreuses et différentes nuances au personnage. C’est très difficile de trouver ces attributs chez une même personne. Ingrid possède une technique très intuitive. Elle a un énorme talent naturel. Elle cherche l’excellence, et à donner le maximum d’elle-même. Dans mes films, je cherche toujours des acteurs qui ressemblent beaucoup à leurs personnages. Puis, pour augmenter l’effet naturel, je rapproche plus encore le personnage à l’acteur. Dans le cas d’Ingrid, il s’est agi d’une exception. Elle est très différente de Natalia.
Le film combine 80% d’images prises par l’équipe de tournage, et 20% captées au moyen de dispositifs amateurs par les acteurs eux-mêmes représentent. Chaque technologie impose une distance psychologique. C’est la distance de celui qui observe sur celui qui est observé. Dans ce film, il y a quelques scènes où cette distance est nulle, l’acteur lui-même étant celui qui la produit (observateur et observé se confondent).
Le son, comme dans mes films précédents, s’est articulé autour du son direct des dialogues. Chaque prise exigeait une nouvelle improvisation, la recherche de la part des acteurs de nouveaux mots pour que chaque moment soient perçus comme à la première prise. Le doublage a été écarté. Nous ne nous autorisions pas la répétition des mêmes mots, des mêmes gestes, ni au tournage, ni au doublage. Tout a été créé sur le moment. Les voix, avec leurs hésitations et leurs imprécisions, font partie de cette création spontanée irremplaçable.

Note de la production
Ce film est un projet qui nait du besoin d’aller à la rencontre de cette jeunesse dans l’Espagne où nous vivons actuellement et qui se retrouve face à un avenir aux opportunités limitées. En ce qui nous concerne, nous nous sommes axés sur une jeunesse au point mort, qui a une vision si sombre de son avenir qu’elle ne trouve pas l’impulsion pour changer quoi que ce soit et s’adapte à ses circonstances. Raconter cette histoire avec une certaine immédiateté constituait l’un de nos principaux défis. Cela a été un processus très court et terriblement intense. Quand nous avons commencé à le développer, nous pensions que le casting du film devait se faire avec des acteurs non professionnels. À mesure que nous avancions, nous nous sommes rendu compte que nous n’allions pas dans la bonne direction. Nous avons rectifié le cap et avons repris la recherche mais cette fois avec des acteurs professionnels. Cependant, le temps consacré à ce casting de non professionnel n’a pas représenté une perte de temps. Cela nous a permis de rentrer en contact avec un groupe de jeunes qui nous a aidés à terminer de préparer le film grâce à l’apport de leur propre vécu. Beaucoup de garçons et filles que nous avons interviewés ont fini par participer au film comme «les amis» et nous ont offert une valeur ajoutée de réalité et de naturel. Quant à l’organisation de la production, travailler avec une nouvelle équipe formée de techniciens qui en sont, pour la plupart, à leur début, a constitué une nouveauté importante. Toutes ces personnes n’ont pas ménagé leur peine. Cela a été un film d’opportunités et d’énormes efforts, avec peu de moyens, mais de grande valeur de production à un moment où les modèles sont en train de changer et où il faut bien réfléchir à la façon dont on fait les choses. Nous ne prétendons pas que cela soit la seule manière, cela ne l’est probablement pas. Nous sommes dans une période de transition où chacun essaie de s’en sortir comme il peut, mais où il faut continuer à aller de l’avant en faisant des choses et, à la fois, réfléchir à ce qu’on fait.

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