Détails sur L’incompresa

L’incompresa
Le 19 octobre à 16h30

Synopsis

Aria, neuf ans, fait face à la séparation très violente de ses parents. Au milieu de leurs disputes, mise à l’écart par ses demi-sœurs, elle ne se sent pas aimée. Ballotée de l’un à l’autre, elle erre à travers la ville avec son sac à dos et son chat noir. Frôlant le désespoir, elle essaie de préserver son innocence.

                                                  La réalisatrice : Asia Argento

Seconde fille du réalisateur italien de films d’horreur Dario Argento, Asia Argento débute sa carrière cinématographique alors qu’elle est à peine âgée de 11 ans, dans Démons 2 de Lamberto Bava, et apparaît ensuite dans les films de son père (Trauma, Le Syndrome de Stendhal, Le Fantôme de l’Opéra), tout en multipliant les projets avec d’autres réalisateurs.

Déjà populaire auprès du public italien, sa carrière prend rapidement un tour international. On la retrouve ainsi dans La Reine Margot de Patrice Chéreau en 1994. En 1998, elle tourne sous la direction de Michael Radford dans B. Monkey. Sa prestation aux cotés de Rupert Everett lui ouvre les portes du continent américain. Après avoir figuré au générique du New Rose Hotel d’Abel Ferrara, elle rejoint ainsi le musculeux Vin Diesel à l’affiche de xXx, sa première superproduction, ce qui ne l’empêche pas de figurer entretemps au générique d’un film français, Les Morsures de l’aube.

Parallèlement, Asia Argento passe à la réalisation. En 2000, elle signe son premier long métrage, Scarlet Diva, (auto)portrait d’une star déjantée dont elle écrit également le scénario. Elle renouvelle l’expérience quatre ans plus tard avec Le Livre de Jérémie, adaptation d’un roman de J.T. Leroy dans lequel elle incarne une jeune mère qui se prostitue sur les aires d’autoroute.

Fidèle à ses choix artistiques exigeants, Asia Argento apparait l’année suivante dans le très beau Last days de Gus Van Sant, avant de rejoindre les zombies affamés de George A. Romero dans Land of the dead, une forme de clin d’œil à ses prestations dans les films d’horreur de son père. Coqueluche des réalisateurs branchés, elle se voit ainsi tout naturellement offrir un rôle dans le Marie-Antoinette de Sofia Coppola, l’un des films les plus ambitieux de 2005. D’autres projets d’envergure suivent : Asia Argento s’engage ainsi dans Transylvania sous la direction de Tony Gatlif avant de prendre part au très sulfureux film de Catherine Breillat, Une vieille maîtresse.

Elle n’en oublie pas pour autant la famille et continue de prendre part aux productions de son père, ce qui lui vaut d’être à l’affiche de Mother of Tears en 2007. Parallèlement, l’actrice fait de nombreux allers et retours entre son pays d’origine et l’Hexagone et diversifie ses apparitions à l’écran, alternant entre les productions italiennes et les films français. On peut ainsi la voir dans le drame de Bertrand Bonello, De la guerre, aux côtés de Mathieu Amalric, mais aussi en petite amie de Charlotte Gainsbourg dans Do Not Disturb, une comédie signée Yvan Attal. Pour l’occasion, elle prête ses traits à une lesbienne, rôle qui lui permet de renouer avec son image de comédienne sulfureuse et provocatrice, à l’origine de son succès.

L’année suivante, Asia tourne dans le deuxième long métrage de Fanny Ardant, Cadences obstinées, ainsi que dans la saison 5 de Mafiosa où elle tient le rôle récurrent de Charly. En parallèle, Asia travaille sur un nouveau film, L’incomprise (2014), qui s’inspire de son enfance, et pour lequel elle propose un rôle à Charlotte Gainsbourg. Ce film marque un retour au cinéma italien, et la fin d’une carrière d’actrice pour la jeune femme, qui s’épanouit pleinement dans la réalisation et la musique (elle sort son premier album en 2013, « Total Entropy »).

Propos de la réalisatrice (morceaux choisis)

Incompresa n’est pas un film autobiographique. Il serait inutile et vain de faire des parallèles entre la vie d’Aria et celle d’Asia. Si j’avais voulu évoquer mes parents, j’aurais réalisé un documentaire type Capturing the Friedmans (Andrew Jarecki, 2004). Chacun peut s’identifier à mon héroïne. Qui dans son enfance n’a pas eu ce sentiment d’être incompris aux yeux des autres, à commencer par ses propres parents ? Je l’ai ressenti comme tout le monde.  Certaines choses  dans le film sont inspirées de mon vécu ou de ce que j’ai pu observer chez des amis. En cela, Incompresa est un film personnel mais en aucun cas thérapeutique.

Les deux mois précédents le tournage, tous les enfants qui allaient jouer dans le film ont passé leur week-end chez moi. Ils ont ainsi formé un groupe. Je les ai écoutés, j’ai essayé de comprendre leur personnalité. J’ai modifié le scénario en fonction de leur langage, leur comportement. La majorité des interprètes de Incompresa n’avait jamais joué auparavant. Devant la caméra, ils étaient des pages blanches.

Le film L’Incompris de Luigi Comencini (1967),  découvert enfant, m’a longtemps obsédée. Je le disais plus haut, chaque enfant ressent un sentiment d’injustice vis-à-vis de ses parents, de ses copains ou de ses professeurs d’école… Le film de Luigi Comencini parlait magnifiquement de ça. Gamine, j’ai beaucoup pleuré en le regardant. Au moment d’écrire le scénario de mon film, je me suis dit qu’il fallait que je le revoie. J’ai pleuré de la même façon. Il y a là une blessure universelle de l’enfance. Une enfance incomprise, perdue, maltraitée… C’est plus ou  moins fort selon la sensibilité de chaque être humain. J’ai lu le roman de Florence Montgomery dont le film de Comencini est l’adaptation, mais il ne présente pas beaucoup d’intérêt. Si j’ai emprunté le titre au film de Comencini, le parallèle s’arrête là. Le héros de L’Incompris n’est pas forcément très aimable. Sa douleur en fait même quelqu’un d’assez horripilant, même si à la fin il y a une rédemption. Le père comprend enfin sa douleur. Aria est différente. Elle ne comprend pas le monde des adultes et essaye de s’en sortir avec ses armes et son intelligence.

Montrer Aria dans la rue avec ses valises, la cage avec son chat dedans, offrait une image symbolique évidente. Le poids des bagages, le poids de l’existence, le poids de sa solitude. Elle est toujours entre deux endroits, deux mondes, deux sensations.  Il y a dans ces moments un mélange de liberté et de désespoir.  C’est un peu  les 400 coups de François Truffaut.  Je suis partie de cette image pour écrire cette histoire. Aria est livrée à elle-même, ne sait pas où aller, puis se retrouve dans un petit jardin de merde à Rome avec une architecture fasciste. Il n’y a qu’elle et les chats errants. Comme eux, elle s’approche de l’abysse mais ne se fait jamais mal.

La musique c’est un film dans le film, un personnage à personnalité multiple. J’ai écrit les quatre thèmes principaux du film. Ils ont été ensuite réinterprétés par des musiciens américains.  Les morceaux que joue la mère sont essentiellement des compositions de mon arrière-grand-père,  le compositeur Alfredo Casella. Concernant les morceaux que j’ai empruntés, je voulais éviter de prendre des tubes années 80, qui auraient rendu les choses trop évidentes, plaquées. Nous avons fait des recherches pour trouver des musiques peu connues.

Le dossier de presse en téléchargement sur ce lien

WP2Social Auto Publish Powered By : XYZScripts.com